L'Observatoire des ChibAnis et ChibAniyates- مدونة خاصة بالاشخاص المسنين

samedi 19 juillet 2014

La retraite active de Haj Lahcen.

Par : Hinde Taarji
Président de l’association Maroc-Alzheimer, Haj Lahcen se bat pour sensibiliser à cette maladie qui a emporté sa mère. En septembre 2012, il organise un colloque sur le sujet à Agadir, sa région d’origine. Pour ce MRE de la première génération, arrivé en France avec un contrat de Mora, la retraite n’est pas synonyme d’inactivité
Quand il vous rencontre, c’est de cela qu’il vous parle en premier : la maladie d’Alzheimer.  Cette cause l’habite depuis que la maladie a frappé et emporté sa mère. Haj Lahcen raconte comment, en regardant un reportage sur le sujet, il a compris que le mal dont souffrait celle-ci - qu’on prenait pour folle et trainait de fquih en fquih- portait un nom.  A partir de là, il monte l’association Maroc-Alzheimer et n’a de cesse d’informer sur ce fléau dans sa région d’origine.


Prendre de la vie ce qu’elle vous donne.

Blouson léger en tergal clair, chemisette impeccablement repassée et lunettes à fine monture, Haj Lahcen porte beau. A la retraite depuis un an, cet originaire du Souss peut désormais s’adonner entièrement à l’associatif, sa passion de toujours. Comme tant d’autres de ses vieux camarades, Haj Lahcen aurait pu se contenter de tuer le temps entre la mosquée et le jardin public. A tout égard, son parcours fut celui du travailleur émigré type de la première génération. Quand il arrive en France en 1972, Haj Lahcen est un jeune gars du sud du Maroc. Il n’a, pour toute instruction, qu’un niveau d’école coranique. Sa venue en France, il la doit  à Mora, le célèbre sergent-recruteur qui a fourni des milliers de bras l’industrie minière française. Ecumant le sud marocain à la recherche de nouveaux contingents de travailleurs, Mora était attendu comme le messie par les jeunes de la région. Dès l’annonce de son arrivée, ils se pressaient par dizaines pour défiler devant lui. Tous avec le même espoir : recevoir un tampon vert sur la poitrine. C’était ainsi, effectivement que Mora marquait, à l’instar de ce qui se pratique pour les moutons, les hommes dont il retenait la candidature. Haj Lahcen se fit donc tamponner en vert mais il dût attendre deux ans avant de pouvoir émigrer. A partir de là, sa vie est sur des rails. Il commence par travailler pour le compte des Charbonnages de France. Après trois ans dans la mine, il quitte le nord pour Paris. Là, il s’engage dans l’industrie automobile. Quelques années passent. Le besoin de changement le reprend. Il descend plus encore vers le sud et s’installe définitivement sur la côte d’Azur


Une retraite bien préparée
Quand on lui demande comment s’est déroulée cette vie en émigration, il vous répond « très bien, sans aucun problème ».Personnalité positive, Haj Lahcen prend ce que la vie lui donne. Il ne se perd en regret d’aucune sorte. Dès la fin des années 80, il s’investit dans l’action associative, porté par le besoin d’agir et de venir en aide à autrui. Il organise des manifestations culturelles tout comme il envoie des tonnes de matériel médical au Maroc. Lors du tremblement de terre d’Al Hoceima, il se démène comme un beau diable pour faire parvenir de l’aide aux sinistrés. Bref, l’homme ne se sent bien que lorsqu’il peut aider autrui. Aujourd’hui, il peut ne faire que ça et cela fait son bonheur en même temps que celui des autres.

Source: www.dimabladna.ma
Mai 2012