Voix de femmes...

Voix des Vieux...

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Il ne s'agit pas du festival "Voix de Femmes" de Tétouan  et que j ai eu l'honneur de faire la couverture 

Des festivals, j'en ai  fait et j'en ferai dans le futur, mais il s'agit d une voix sublime, touchante, une voix qui m'a marquée.
La voix d une femme, la voix de Ghalia.Un autre moment fort dans ma vie.
Dimanche 8 juillet, alors que certains de mes amis larguent les amarres vers les plages aux sables dorés de Marina Smir, moi je choisis la meilleure partie de cette région du nord. Je pars découvrir cette petite bourgade, Chefchaouen, connue beaucoup plus par Chaouen. Une perle, j'en suis éblouie.

Je suis sur la place Uta hammam, je me repose au pied de la Kasbah. Les montées et descentes des ruelles étroites et  empierrées  de la médina m ont fatigué. Le soir commence à tomber. 
En face de moi, l horizon, le rouge du soleil disparaît calmement, petit à petit entre les roches montagneuses. De ma place,  j observe les passants, les marchands ambulants déambulant leurs marchandises artisanales.

De petits cercles se forment.Les gens d ici ont l habitude de se rassembler pour bavarder. Les visiteurs - touristes commencent à squatter les lieux.Les terrasses de café s emplissent peu à peu. Le café qu’on sert ici est très bon, le thé l est encore plus.

Ainsi une de mes journées se termine ici dans cette ville calme et sereine. Comme tout est simple et bon.

Dans mon esprit des idées se pressaient, c’est décidé, je viendrai finir mes jours ici, plus tard, définitivement, je verrai tomber la nuit, naitre les étoiles et voir le jour lever. Et  bien évidemment, vous  n’êtes pas obligés de me croire. Mon cœur éprouvait autre chose.

Une petite fille, aux dix printemps, m 'aborda avec un grand sourire  et d une simplicité : ‘’ je suis la meilleure des hennayates, tu me donneras ce que tu veux, comme monnaie, je ne suis pas trop exigeante, ’’.


Je lui tends ma main en toute confiance. Une femme pointa son œil sur nous. Elle commença à fredonner une chanson, sa voix était sublime, les paroles m'ont rappelées beaucoup de choses.

‘’Petite, prend soin de la main de cette belle, venue de très loin visiter nos ruelles, elle a traversé des chemins,  prend  bien soin de ses mains, ton henné qu’elle emmènera avec elle, raconte-lui, mon histoire bien réelle, dessine- lui mon destin, bien cruel, parle- lui de mon bien -aimé, raconte-lui ce vent qui m a annoncé, la perte de son cœur à jamais…’’

Je fini par comprendre l'histoire de cette femme qui n’est pas l'histoire classique d’une promesse non tenue d’un amoureux parti faire fortune ailleurs, mais c'est l 'histoire de beaucoup de jeunes de sa ville qui sont allés travailler  sous d'autres cieux, oubliant et abandonnant leurs  vieux parents. 

Cette femme, extraordinaire,  qui se nomme GHALIA, s’est consacrée, corps et âme à ces personnes qui sont devenues avec le temps, âgées, faibles et dépendantes .
Elle en prend soin avec d’autres femmes et s’en occupe quotidiennement, avec amour et dévouement. Tandis qu’ elle me parlait d'eux, ses yeux se sont embués de tendresse et de bonté.

Elle me confia aussi sa peur quant à l'avenir de sa ville.Elle me parla de ces paysans qui perdent de plus en plus, l’amour et l'attachement à la terre.Elle me parla de ce béton qui gagne les rochers  des montagnes à perte de vue.

Quel sacrifice, quel don de soin ! J'en suis très touchée. J’évite de parler de nos centres et de la perte de nos valeurs en ville. 
Je l écoute, j écoute GHALIA,raconter avec passion, son quotidien avec ses vieillards.J'observe  l'expression de son visage  ,calme est serein.Je scrute son âme généreuse et humaine.

Finalement, nous partageons  , toutes les deux,la même passion, l’Amour de nos vieux. Nous menons , toutes les deux, le même combat contre l’Indifférence de nos vieux.

La prière du soir s’approcha.Ainsi la voix du Muezzin, annonçant la prière d’Al ichaa, dernière des cinq prières de la journée, se mêlera  dans peu,à la Voix d'une femme  d exception, une chefchaouinia, la Voix  de GHALIA.